14 juil. 2010

Musicologie : Mastodon - Crack the Skye


Mastodon: un nom qui évoque une bête immense, colossale. Une créature redoutable et terrible, affamée, plus vieille que les siècles, vivant tapie dans l'oublie, à l'ombre de l'espace et du temps. Une abomination lovecraftienne, sombre comme la nuit.

Le premier riff, hypnotique et sinueux, donne le ton. Ça s'annonce space et pesant. La guitare serpente, s'étend et pousse comme une racine psychédélique. Des étoiles apparaissent dans le noir de la nuit. C'est un monolithe fractal à la dérive dans le vide sidéral ; la version métal d'un dessin de Jack Kirby.


Le drummer est une machine. Pas littéralement une machine, parce qu'une machine pourrais avoir la force, pourrais avoir la vitesse, mais ne pourrais en aucun cas avoir la subtilité. Parce que même s'il se dégage des percussions une impression martiale, des hymnes de guerres appartenant à des civilisations mortes ou à venir, il n'en reste pas moins que ça bouge, que ça respire, que ça vie merde !

Au chant, Brent Hinds est éthéré, hanté même. Cet homme a vu l'impossible, a touché l'infini et est revenu sur terre, changé. C'est bien le bon vieux Brent, ce sont les bons tatoux, mais quelque chose cloche. Dans ses yeux, dans sa voix, il y a une distance. Comme si une partie de son être étais demeuré par delà les étoiles, et qu'une partie de quelque chose d'autre étais revenu avec lui.


Je pourrais tenter d'y allez d'une critique conventionnelle, mais ça serais impossible. L'album est un bloc de granit. Aucune faille, aucune saillie. Impossible de parlé des pistes de manière séparé, c'est tout ou rien. Peut-on décrire un monument en ne parlant que du socle ou de la cime ? Non, ce serais un exercice ridicule.

Car c'est ce que c'est : un monument. Immense comme la voute céleste. 2 tracks de plus de 10 minutes. Ça serais du prog rock si le prog rock serais plus en tabarnak. C'est donc autre chose, quelque chose de planant, de suffocant et d'étrangement reposant : les étoiles devant nos yeux au moment de la noyade.

12 juil. 2010

Séparés à la naissance







Inland Empire


J'ai dernièrement revu le dernier film de David Lynch, Inland Empire.

Est-ce que j'ai apprécié? Oui, beaucoup. Laura Dern offre une performance magnifique, la trame sonore est parfaite et on ne peut certainement pas dire que l'intrigue soit prévisible. J'ai particulièrement apprécié la finale, numéro musical très décalé mettant en vedette une unijambiste, un singe et un bûcheron. Sans oublier l'espèce de 'sitcom' plutôt horrifiante mettant en vedette une famille de lapin. Plusieurs ont été déçus de l'utilisation de la caméra numérique, qui donne à l'image une qualité pixelisée, mais j'ai trouvé que cela se mariait très bien avec l'esthétique de Lynch.

Est-ce que j'ai compris? Aussi bien que l'on puisse comprendre un rêve (Ou devrais-je dire un cauchemar?). C'est plus ou moins les mêmes thèmes que Lynch abordait dans Lost Highway ou Mulholland Drive. J'ai lu beaucoup (pour ne pas dire un char pis une barge) d'analyses de ses films et aucune ne me satisfait jamais pleinement. Je crois que toute tentative d'appliquer à ses films un modèle purement cartésien et logique est vouée à l'échec. Lynch s'inspire de l'inconscient. Il ne répond pas aux règles de la causalité, mais à celles de l'association libre.

Est-ce que je recommande? Je ne pense pas que Lynch se fasse de nouveaux fans avec ce film, mais ceux qui sont déjà familiers avec son univers devraient apprécier.

** BONUS **

Comme je disais, j'ai beaucoup apprécié la finale, qui m'a fait découvrir cette merveilleuse chanson.

Sinnerman - Nina Simone

7 juil. 2010

Citation du jour

As for rewriting history, I'd retract the Oscars given to "Forrest Gump." The message of that movie is terrible! Essentially, if you're a mentally retarded male, and you go through life obeying orders as if you were a Nazi (to the point of supporting an obscenely wrong war such as Vietnam), then you too can end up a billionaire! But if you're female, working for peace and a better world, then you'll get punished! God will give you AIDS! "Forrest Gump" is a hateful film, worthy of Pat Robertson.


Lloyd Kaufman

29 juin 2010

La pochette du prochain album de The Sword




Se mérite le sceau d'approbation de L'Université des Études Radicales.

Conan le Barbare : la comédie musicale



Crom, I have never prayed to you before. I have no tongue for it. No one, not even you, will remember if we were good men or bad. Why we fought, or why we died. All that matters is that today, two stood against many. That's what's important! Valor pleases you Crom, so grant me this one request. Grant me revenge! And if you do not listen, then to hell with you!

Conan


Après 4 pintes de rousse, les chances sont bonnes pour que je commence à radoter sur le triomphe du septième art qu'est Conan The Barbarian. Réalisé par le roi du cinéma guerrier John Milius (Red Dawn, scénariste d'Apocalypse Now) a partir d'un scénario d'Oliver Stone basé sur les fictions pulpeuses de Robert E. Howard et les illustrations de Frank Frazetta (malheureusement récemment décédé), le produit final ne pouvait être qu'un concentré de violence et de testostérone. Et c'est bien ce que c'est. Mais c'est aussi bien plus.

Car Conan est avant tout un héros existentialiste. Fortement inspiré de Sartre et de Nietzsche, il parcours un monde hostile où tous semblent vouloir lui faire du mal. Sa tribu tuée, une enfance en esclavage, des années traité comme un chien dans les arènes de gladiateurs. Malgré tout, jamais il n'abandonnera. Car Conan sais que la seule chose que nous pouvons opposer aux forces aveugles de la destinée, c'est notre volonté.

On peut toujours faire quelque chose de ce qu'on a fait de nous.

Jean-Paul Sartre


Ouf...c'était long pour introduire un vidéo comique sur un film d'Arnold. Mais c'est pour ça que ça s'appelle l'UNIVERSITÉ des études radicales.

On est pas à la petite école quand même !

via JWZ

28 juin 2010

Le Queloune



D'autres belles trouvailles içi.

24 juin 2010

Apocalypse 1990 : LES POGS !!!

Apocalypse 1990 est une chronique récurente et présente généralement un artefact en provenance de la plus désastreuse des décennies sur le plan de la culture pop : les années 90. Âmes sensibles s'abstenir.





22 juin 2010

Tarantino Vs Coen Vs Kubrick Vs Scorcese

Je ne pense pas trop me tromper en disant que Tarantino, Kubrick, Scorcese et les frères Coen font partit des réalisateurs les plus appréciés à l'Université des Études Radicales. Ces 2 vidéos prouvent au moins une choses : ils ont l'oeil pour la composition d'image.

Tarantino vs Coen Brothers from Leandro Copperfield on Vimeo.



Kubrick vs Scorsese from Leandro Copperfield on Vimeo.

21 juin 2010

Vidéodrome : Sleepy Sun - New Age



"Les sixties sont pas mort, man. On vit toujours dedans."

C'est ce que Phil K. Dick me dirais en rêve si je rêverais a Phil K. Dick. Mais je rêve jamais à rien. À quoi bon rêver de nos jour, nos rêves ont l'air d'être en Bétamax comparés aux TV3D.

"L'Empire vit toujours. Obama a été crée dans un laboratoire d'Industrial Light and Magic en croisant les gênes des Kennedy et de Denzel Washington. WASHINGTON, man. Ce nom là c'est pas une coïncidence !"

Le Phil K. Dick qui habiterais mes rêves sent drôle. Il a l'air d'un clochard allumé sur la peanut. Je pense qu'il c'est pissé dessus.

"Vietnam, Irak, même marde." continuerais le junkie imaginaire. "On a failli s'échapper de la prison à l'époque. On croyais qu'on pourrais se geler la face jusqu'à la liberté. Fuck, man ! Comment est-ce qu'on aurais pus savoir que Woodstock mènerais à Altamont."

J'ai pas vraiment fait ce rêve, mais je l'imagine. Je suis au bord de l'autoroute 61 avec un Phil K. Dick qui pue. Le pouce en l'air, on attend qu'un automobiliste nous ramasse.

Ça fait 40 ans qu'on attend.